Soutien aux étudiants·es de Sciences Po
Soutien aux étudiants·es de Sciences Po
Le 12 mars dernier, des étudiants‧es du comité Palestine de Sciences Po ont occupé un amphithéâtre afin d’organiser un ensemble de conférences pour répondre à l’appel de la Coordination universitaire contre la colonisation en Palestine (réseau constitué de chercheur-e-s, enseignant-e-s, biatss, docteur-e-s et doctorant-e-s, étudiant-e-s engagé-e-s dans l’enseignement supérieur et la recherche pour mettre fin à la guerre génocidaire et à la colonisation en Palestine) dans le cadre de la "Journée de mobilisation européenne pour la Palestine".
Le soir-même sur X, l'UEJF a déclaré que des étudiants y avaient été "pris à partie parce que juifs et sionistes". Le comité Palestine de SciencesPo conteste cette version des faits. Si l'entrée de l'amphithéâtre Boutmy a été refusé à une étudiante, il affirme que sa religion n’était pas un facteur. L'étudiante, qui a finalement pu assister à la conférence, se serait vue bloquer l’accès pour des raisons de sécurité afin d'éviter la prise de vidéos et le risque de cyber-harcèlement.
Si les contours de cette altercation sont encore flous, la condamnation de toutes les formes de discrimination ne l’est pas. Nous le redisons avec force : aucune forme d'antisémitisme, d’islamophobie et de racisme ne sont tolérables, ni sur les bancs de l'amphitéatre Boutmy, ni à l'extérieur de SciencesPo.
Le Président de la République, le Premier Ministre et la Ministre chargée de la lutte contre les discriminations ainsi que plusieurs médias ont ensuite relayé des propos, invérifiables au moment des faits et qui ne sont toujours pas avérés aujourd’hui, déclenchant, de manière irresponsable, une vague de cyber-harcèlement à l’encontre des étudiant-es du Comité. Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé mercredi 14 mars que le gouvernement allait saisir la justice "pour contribuer à l'enquête et à la mobilisation des services afin de déterminer ce qu'il s'est passé" sur le campus de Sciences Po Paris.
En quelques jours, Sciences Po est devenu la cible d’un acharnement médiatique d’ampleur livrant les étudiant-e-s et les enseignant-e-s à la vindicte populaire. Les messages racistes, antisémites, islamophobes et diffamatoires se multiplient sur les réseaux sociaux et dans les médias. Les Écologistes/EELV Ile-de-France soutiennent sans réserve les étudiants-e-s et enseignants-e-s de Sciences Po qui font face à cet emballement médiatique. Cette situation alimente la haine et fracture le monde étudiant.
Nous demandons aux instances décisionnaires de Sciences Po de mettre en place des possibilités constantes de dialogue et de soutenir une volonté permanente d’apaisement. Les Écologistes/EELV Ile-de-France réaffirment leur engagement sans faille contre l’antisémitisme, l’islamophobie, le racisme et toutes les formes de discriminations.
Nous condamnons avec la plus grande fermeté les propos antisémites qui auraient pu être tenus. Les Écologistes/EELV Ile-de-France dénoncent l'ingérence du gouvernement qui compromet l'indépendance du monde académique. La récupération politique orchestrée par Gabriel Attal ne doit pas servir à restreindre, une fois de plus, les droits du monde universitaire. Nous rappelons notre attachement à la liberté d’expression et au pluralisme, qui sont des socles fondamentaux pour la République et le vivre ensemble.
Contacts presse : EELV Sciences Po et BER EELV IDF
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